Ex NihiloEx Nihilo a été conçue en quelques semaines, à l’invitation in extremis de la Villa Cameline à Nice et réalisée en collaboration avec Sans Titre 2006 .
L’exposition Ex Nihilo parle d’espace, de paysage, de géographie, d’identité, de politique, de sociologie, d’utopie, de cartographie, de zone, de frontière… C’est un projet ouvert, qui présente des œuvres complémentaires abordant ces notions de façon non exclusive, et qui s’empare allégrement des volumes de la Villa Cameline. Du champ photographique, documentaire, de la peinture et du traitement numérique, de la sculpture et de l’installation, du dessin et de la vidéo, ces œuvres constituent un territoire parmi d’autres possibles. Clément Aubry, utopographe, conçoit des cartes où aucun repère n’est balisé impérativement. La fiction se déploie de signe en pictogramme, de longitude en latitude, de trait en couleur. La fonctionnalité cartographique cède place à une écriture plastique et narrative d’histoires imaginaires. Sous une irrépressible allure de nonchalance, Stéphane Bérard génère un art du sabotage, voire du sabordage. « Dans le combat entre toi et le monde, seconde le monde », écrivait Kafka dans son Journal. Seconder le monde – et singulièrement le monde tel qu’il va (mal) et tel qu’il devient – c’est peut-être ce que proposent ses pièces. Dans le travail de Thomas Klimowski, le paysage, construction esthétique et culturelle, devient signe. Signe constructiviste, signe géométrique, signe géographique, signe urbain, signe populaire… Les installations se déploient au sol, ou au mur de manière parcellaire, composant de nouveaux espaces génériques. Les maquettes de Magali Lefebvre n’ont plus rien de prospectif. Elles doublent le réel dans un changement d’échelle qui transforme l’architecture en sculpture, où le référent initial se dissout. Entre rigueur formelle et saisissement de l’instant capté au cours d’une promenade, les photographies de Lukas Hoffmann pointent les rapports souvent contradictoires entre l’architecture et la nature, cette volonté de contrôle qu’opère le construit sur « l’espace qui reste ». Amateur de géographie appliquée, Till Roeskens appartient à la famille des artistes-explorateurs. Son travail se développe dans la rencontre avec un territoire donné et ceux qui tentent d’y tracer leur chemin. Ses films à caractère documentaire créent des points de fuite fictionnels par l’introduction de la parole, la sienne ou celle de l’autre, celui rencontré pendant le tournage, co-auteur le temps d’une dérive. Ex Nihilo n’est pas une carte qui devient outil d’orientation lorsqu’on se perd. Nice, Rennes, Marseille, Bruxelles, Lyon, Digne, Paris… Elle ouvre des perspectives plurielles où chacun propose d’écrire une place dans le monde. Cet épuisement des signes met à l’épreuve les notions de territoire et de frontière, d’espace et de géopolitique, dans une succession d’errances individuelles. ———————————————————————————————————– |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||English Ex Nihilo was conceived in few weeks, on an in extremis invitation from the Villa Caméline and realized in collaboration with Sans Titre 2006 (Claire Migraine, Mathilde Guyon et Nicolas De Ribou). Starting from nothing is at first a complete utopia in a conceptual point of view, but also a formal reality when doing depends on artworks loans by artists, gift of time and donation of money. Both artists as curators, work in seperate networks, convergent or divergent, in the heritage of past generations, immersed in a culture of information, recovery and combination. The « Ex Nihilo » exhibition deals with spaces, landscapes, geography, identity, politic, sociology, utopia, cartography, areas, borders… It’s an open project that shows complementary artworks dealing with these notions in an non exclusive way, and cheerfully displayed in the whole space of the Villa Caméline. From photography and documentary, from paintings and digital enhancement, from sculpture and installation, from drawing and video, all these artworks are territories among others. Clément Aubry, utopograph, conceives maps where no landmark are necessarily marked. Fiction unfolds from signs to pictograms, from longitude to latitude, from colored lines. Mapping functionality gives way to a plastic and narative writing dealings with imaginary stories. With nonchalence, Stéphane Bérard create an art of sabotage, or even scuttling. « Dans le combat entre toi et le monde, seconde le monde », wrote Kafka in his diary. Assist the world – and the world as it goes (bad) and as it becomes-, it’s maybe what his pieces offer. Between formal rigor and snapshot from a walk, Lukas Hoffmann’s photographies highlight the often contradictory relation between architecture and nature, this will of control that the built has on « the remaining space ». In Thomas Klimowski’s work, landscape as well as aesthetic and cultural construction become sign. Constructivist sign, geometrical sign, urban sign, popular sign… His installations are displayed on the floor, or on the walls in a patchy way, making new generic spaces. Amateur of applied geography, Till Roeskens is one of the explorer artist family. His work is developed in the meeting with a precise territory and those who try to draw a path on it. His video, in a documentary way, create fictional vanishing point thanks to the speech from his own voice or the voices of people encounter during the shooting, co-author the time of a drift. The exhibition « Ex Nihilo » is not a map that become a guidance tool when we are lost. Nice, Rennes, Marseille, Bruxelles, Lyon, Digne, Paris… It opens various perspectives where each offer the possibility to write a place in the world. This signs exhaustion put to the test the concepts of territories and borders, spaces and geopolitic, in a sucession of individual wanderings. ———————————————————————————————————– | Carton de l'exposition. © graphisme : Mengya VS Florian. | Clément Aubry. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Premier plan : Stéphane Bérard, Grand ensemble, 2005. Bois, carton, plastique, peinture, 200 x 93 x 20 cm. Maquette 1/2000. Immeuble à toit convexe, comprenant un village vacance, un complexe thermal, une piste cyclable, divers sentiers. Arrière-plan : Lukas Hoffmann. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Lukas Hoffann, Charles de Costerlaan, Antwerpen, 2009 ; Haven 50, Antwerpen, 2008 ; Avenue Maxime Gorky, Villejuif, 2010. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Lukas Hoffmann, Chemin de Halage, St. Maurice, 2008 ; Donk, Edegem, 2008. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Premier plan : Lukas Hoffmann. Arrière plan : Thomas Klimowski. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Thomas Klimowski, Patterns, 2010. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Till Roeskens, Little fence music, 2004. DVD, 3 min. 35. Voir la vidéo (2 min. 30). © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Clément Aubry, De gueule et d'argent, 2010. Techniques mixtes sur carte marine, 100 x 80 cm. Carte rouge (Manifeste), 2006. Techniques mixtes sur carte géologique, 100 x 80 cm. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Clément Aubry, Carte rouge (Manifeste), 2006. Techniques mixtes sur carte géologique, 100 x 80 cm. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Clément Aubry, Bank SE, 2010 (œuvre de droite). Techniques mixtes sur carte marine, 64 x 60 cm. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Clément Aubry. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Magali Lefebvre, DK, 2009. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Magali Lefebvre, DK, 2009. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Magali Lefebvre, DK, 2009. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Till Roeskens, De la Base aérienne 110 à la Paix se révélant à l'humanité, 2008, DVD, 16 min. 26. Voir la vidéo. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Thomas Klimowski, WMRussian Blackpitch, 2010. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Thomas Klimowski, WMRussian Blackpitch, 2010. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. | Thomas Klimowski, WMRussian Blackpitch, 2010. © Photo : Mathieu Harel-Vivier. |